Écrivain public : une profession à redécouvrir

Crédit photo : Alejandro Escamilla sur Unsplash

Le métier d’écrivain public est à la fois ancien et actuel. On peut faire remonter ses origines aux scribes de l’Égypte antique. S’il a connu un certain affaiblissement avec la démocratisation de l’enseignement au 20e siècle, on constate un regain de vitalité depuis les années 1980. Pourtant, cette profession reste largement méconnue du grand public.

Qu’est-ce qu’un écrivain public ?

Selon le Larousse, l’écrivain public est une « personne qui fait profession d’écrire des lettres ou des pétitions pour le compte de ceux qui ne savent pas écrire », mais cette définition paraît un peu datée.

L’Académie des Écrivains Publics de France (AEPF) souligne que la palette de ce professionnel de l’écrit est large : « élaboration ou mise en forme de lettres personnelles ou administratives, de curriculum vitæ, de récits de vie, de biographies, de témoignages, de discours, auxquels peuvent s’ajouter des prestations spécialisées en fonction de la compétence particulière de l’écrivain public ».

Écrivain public vs. Prestataire et conseil en écriture (PCE)

Le contour de la définition de l’écrivain public n’apparaît pas toujours très nettement et semble susceptible d’évoluer. Ainsi, le Centre d’Informations et de Documentation Jeunesse (CIDJ) explique que :

« Les services d’aide à l’écriture auprès des particuliers demeurent au cœur du métier, mais le champ d’activité de l’écrivain public s’est élargi en raison de l’extension de sa clientèle de professionnels, d’où une évolution du métier vers la notion de prestataire et conseil en écriture ». D’après le CIDJ, « Courriers de tous types, CV, testaments, réécritures, tâches de formation ou coaching, ateliers d’écriture, formulaires et dossiers, mémoires, constituent ainsi le travail quotidien de l’écrivain public ».

Pour le Syndicat national des prestataires et conseils en écriture (SNPCE) cependant, « Il existe une nuance entre un écrivain public et un prestataire et conseil en écriture (PCE). Un écrivain public est un PCE ; un PCE n’est pas forcément écrivain public. « PCE » est le terme générique choisi par le SNPCE pour nommer les professions qu’il souhaite représenter : écrivains conseils®, écrivains publics, biographes, écrivains privés, « nègres », écrivains de famille, conseils en communication écrite, concepteurs et animateurs d’ateliers d’écriture, correcteurs, rewriters… »

L’écrivain public peut, en fait, cumuler plusieurs casquettes liées à l’écriture. Comme nous l’avons souligné dans un premier article, la diversification des sources de revenus liées à l’écriture est une stratégie pour tenter d’obtenir un revenu régulier.

L’écrivain public, un professionnel aux compétences multiples

La connaissance de la langue française (orthographe et syntaxe), la qualité rédactionnelle et la capacité de synthèse sont, bien entendu, au coeur des compétences de l’écrivain public. De bonnes notions juridiques et administratives sont également requises pour l’exercice de sa profession. Sa flexibilité, son sens de l’organisation et ses qualités humaines (écoute, empathie, discrétion) lui permettent normalement de répondre à la diversité des requêtes de ses clients. Enfin, l’écrivain public doit maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Des formations spécifiques existent

La profession d’écrivain public n’est pas réglementée et il n’y a donc pas de diplôme requis. Il existe cependant de nombreuses formations, longues ou courtes, permettant à l’écrivain public d’acquérir les compétences nécessaires.

L’Université Sorbonne Nouvelle – Paris III propose une Licence professionnelle Conseil en écriture professionnelle & privée Ecrivain public. Le site de Plume & Buvard, l’association des diplômés de cette licence, signale que cette formation, ins­crite au Répertoire National des Certifications Professionnelles, est le seul diplôme natio­nal se rap­por­tant au métier d’ écri­vain public.

Un DU (diplôme d’université) Écrivain public et auteur conseil est proposé par l’Université de Toulon. L’association EPACA-Sud a été fondée par des écrivains publics issus de cette formation.

L’Académie des Écrivains Publics de France (AEPF) organise à Montreuil (93) des modules de formation courts sur les spécialités de l’écrivain public. Dans la région de Montpellier, le cabinet privé Françoise Peters propose une formation composée de différents modules théoriques et pratiques. Des formations à distance sont également disponibles sur les sites du CNED, du CNFDI et de L’esprit-livre.

Exercice de la profession : salarié ou libéral

L’écrivain public peut exercer son métier au sein d’une collectivité locale, d’une association ou à son compte. Dans ce dernier cas, il peut facturer à l’heure ou au forfait.

Le CIDJ rapporte que « Selon le SNPCE (Syndicat national des prestataires et conseils en écriture), 56 % des écrivains publics ne travaillent pas plus de 16 h par semaine dans le cadre de leur métier stricto sensu. Le reste du temps est consacré à des activités « annexes » pour compléter leurs revenus ».

Sachez que les situations sont très variables. Certains écrivains publics parviennent à vivre de leur activité, d’autres pas.

Pour en savoir plus

Pour plus d’informations sur la profession d’écrivain public, vous pouvez également consulter le site du Groupement des écrivains-conseils (GERC) et la page Facebook de la Fédération nationale des écrivains publics (FNEP).

Le livre de Geneviève Madou, Écrivain-public : un vieux métier d’avenir, qui semble très complet, pourrait également vous intéresser, même s’il commence à dater un peu (2009).

J’espère que vous avez trouvé ce dernier article de l’année utile. N’hésitez pas à le commenter.

Cordialement,

Frédéric Buffa

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